Kr Redacteur
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Posté le: Ven 21 Avr - 14:14 (2017) Sujet du message: L008 |
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Entre le vingt et unième et la fin du vingt quatrième siècle, l’humanité passe par des séries chaotiques alternées de périodes de relative sécurité, en un premier temps, jusqu’aux alentours de 2100, les intérêts privés, et bien entendu financiers ont gouverné les différentes nations et leurs représentants, n’ayant pu se mettre d’accord sur une recherche de solution efficace au dérèglement climatique, la population globale de 8 milliards d’habitants vers 2020 dépassait à peine un milliard en 2099, il fallait coûte que coûte arrêter l’hémorragie.
C’est donc à partir de 2100 que les humains privilégièrent la solidarisation, avec pour premières conséquences:
- Recherche d’un moyen de revenir à un climat normal. - Conformité d’un intérêt commun rapprochant les nations. - Exploitation maximale de l’énergie solaire. - Reforestations. - Suppressions de certains produits et des sprays. - Reconstitution de la couche d’ozone dans l’Arctique. - Energie électrique appliquée à tous moyens de transports.
Ceci, parmi bien d’autres dispositions complémentaires qui permirent, au cours des décennies suivantes, à l’humanité de bénéficier d’une expansion démographique, les gens se souvenaient par trop des divers gouvernements qui n’avaient pas pris leurs responsabilités, et des météorites de 2036 et 2073 qui leur avaient transmis un message du genre:
- Attention, dernier avertissement.
Il fallut encore cinq générations pour constituer la W.U.(World Union), nation unique utilisant l’anglais, le dollar, ayant pour capitale Chicago (raisons historiques?), et cette nouvelle constitution marqua le début d’une période de recherches scientifiques et médicales qui donnèrent rapidement quelques résultats intéressants.
La découverte de nouveaux composés chimiques permirent aux humains d’espérer une durée de vie de
200 ans, et de disposer de leurs moyens jusqu’à la fin, en spatial, des vaisseaux se déplaçant avec l’aide de la force gravitationnelle pouvaient approcher la vitesse de la lumière, vers 2250, les voyages jusqu’au bout du système solaire, à la limite de la ceinture de Kuiper, devenaient possibles, la Lune ne présentant pas d’intérêt particulier, on envisageait de terra former Mars, mais deux gros problèmes insolubles pour l’époque apparurent, création d’un champ magnétique planétaire de la taille de Mars, coût des recherches et du projet, qui pouvait atteindre des montants astronomiques, le gouvernement central de l’époque n’y donna pas suite, et préféra envoyer des spécialistes dans divers domaines relatifs à des creusements de sous-sols qui seraient ultérieurement aménagés.
Dans les décennies qui suivirent, le patient et fastidieux travail sur les sous-sols sur Mars finit par aboutir, cinq vastes sous sols très proches les uns des autres furent aménagés, chacun étant prêt à recueillir environ 2000 personnes.
Mais en 2300, une série d’éruptions de volcans et une montée des eaux inquiéta les habitants de la Terre, les humains devenus 5 milliards eurent des pertes considérables de l’ordre de 20%, les activités importantes, autres que celles de la survie furent laissées en suspens, motivant certaines grosses têtes à se réfugier sur Mars.
Le calme revint vers 2330, les habitants retrouvant une relative sécurité reprirent des activités plus importantes, et cette nouvelle période fût le début de trois gouvernement successifs, assez tolérants, qui contribuèrent à une augmentation de la qualité du niveau de vie, et de la population, les progrès scientifiques et médicaux stagnaient, d’autres grosses têtes, pas nécessairement scientifiques, préférèrent émigrer sur Mars.
Sur Terre, il y eut d’abord Dylan McBride, Président de 2329 à 2342, puis Greg Harmon, Président de 2342 à 2368, et enfin Gerald Stevenson, Président de 2368 à 2399, durant cette période, tout allait à peu près bien, les habitants dépassaient les six milliards, mais la solidarité se perdait, les gens, probablement à la suite des terribles évènements du début du siècle qu’ils avaient encore en mémoire, recherchaient de plus en plus la dolce vita, privilégiant l’égoïsme.
Dans la nouvelle communauté de Mars, les fameuses grosses têtes savaient parfaitement ce qui se passait sur Terre, et pressentirent un danger à court terme, ce qui les amena à œuvrer sans perte de temps, dans diverses recherches, dans le regroupement des cinq sous-sols en un seul, et de voir de nouveaux arrivants qu’ils triaient sur le volet, pas question d’accepter n’importe qui.
Durant cinq décennies, cette communauté progressa considérablement dans les domaines scientifique et médicaux, de nouveaux composants inconnus sur Terre leur permettait de vivre durant cinq siècles, les vaisseaux spatiaux ?
Ils réussissaient à renforcer leur structure de 40 fois et leur permettait, suite à des découvertes, d’aller plus vite que la lumière, mais ils ne les utilisaient pas encore, ils disposaient d’un énorme sous-sol, devenu très confortable, même pour 8000 occupants.
En 2375, les 20 personnes considérées comme les plus importantes de cette communauté se réunirent dans une grande salle, il s’agissait de:
Président de Mars: Ronald Atkins. 108 ans Politicien
Premier Ministre: Craig Forrest 127 ans Politicien
Ministre des Sciences: 152 ans Jason Clarke Savant
Ministre de la Médecine: 96 ans Zara Padilla Savant
Ministre de l’Intérieur: Anton Karpov 108 ans Colonel en spatial
Ministre des Constructions: 118 ans Clark Lewis Architecte
Ministre des Affaires Sociales: Raquel Hernandez 121 ans Directrice sociale
Ministre de la Défense: Tanner Murphy 164 ans Général
Ministre de la Justice: Angela Gonzalez 112 ans Avocat
Ministre du Travail: Tyler Scott 132 ans médecin du travail
Ministre du Logement: Nick Collins 138 ans Architecte
Ministre de la Culture: Juana Stewart 144 ans Chef d’orchestre
Nathan Bell 86 ans chercheur médical
Brandon Mitchell 93 ans chercheur scientifique
Anita Torres 96 ans attachée de presse
Steve Howard 141 ans chercheur médical
Jason Parker 102 ans chercheur scientifique
Austin Graham 158 ans commandant spatial
Chris Nelson 126 ans expert en stratégie
Grace Coleman 132 ans romancière
Autant dire qu’il y avait du beau monde, et le Président Atkins prit la parole:
« Bien, notre réunion a pour objet de déterminer les arguments que nous pouvons présenter à mon homologue de la Terre, le Président Stevenson, afin d’obtenir notre indépendance, sachant que nous sommes plus avancés qu’eux en maints domaines, que nous sommes sur Mars depuis des décennies, qu’il nous est possible de quitter cette planète pour aller dans un autre système et qu’enfin, que les gens sur terre ne vivent que dans une relative sécurité qui peut se modifier du jour au lendemain.
J’écoute vos suggestions. » Nelson: « D’après ce que je comprends, Monsieur le Président, notre demande sera, en quelque sorte, un acte de politesse vis-à-vis de notre mère planète, car nous n’avons aucune raison de revenir sur Terre, ni de recevoir des ordres de gens dont les conceptions politiques et les intérêts sont différents des nôtres, Stevenson, et Harmon avant lui, voulaient que nous en revenions à l’établissement d’une monnaie, erreur qui a coûté assez cher dans le passé, et dont nous nous passons fort bien, ici, nous pouvons désormais produire tout ce dont nos citoyens ont besoin, à mon avis, se borner à énoncer les principales différences de points de vue politiques devrait être suffisant. » Forrest: « Nelson a raison, Monsieur le Président, surtout que jusqu’à présent, nous avons tenus nos découvertes dans le plus grand secret, pour des raisons bien fondées que nous connaissons tous, notre système est stable, alors que le leur peut changer à tout moment, pratiquement personne de la Terre ne vient sur Mars, nous représentons l’avenir d’une humanité en décadence, qui ne fait plus de progrès dans les recherches depuis des décennies, et dont la solidarité durement acquise tend à disparaître au profit d’un égoïsme qu’ils ne vont pas tarder à payer, notre décalage par rapport à eux devient tel que notre indépendance est la seule solution. »
Coleman: « Je suis du même avis, en tant qu’ex romancière sur Terre, il m’est arrivé, comme vous le savez, de prévoir des évènements qui se sont produits par la suite, à l’heure actuelle, depuis quatre décennies, ils vivent dans une relative sécurité, mais des signes avant-coureurs m’indiquent qu’elle est de plus en plus menacée, dans peu de temps, à mon avis, un coup d’état est à craindre, probablement au profit d’un tyran qui ne fera pas de quartier, alors non seulement je suis pour notre indépendance, mais il se pourrait bien que dans un jour pas si lointain, il soit préférable d’utiliser nos vaisseaux pour aller ailleurs. »
Murphy: « Je connais les talents de Madame Coleman, et suis tout à fait d’accord sur notre indépendance, un peu moins sur l’éventualité de quitter Mars, établissons un rapport de forces, à 6 milliards contre 8000, ils marquent un point, mais pour le reste ?
Nous disposons d’un rayon protecteur infrangible, sans parler de nos vaisseaux et de nos armes, bien supérieurs aux leurs, même en cas de coup d’état, je ne leur vois guère de chances contre nous, pour moi, Monsieur le Président, je ne demanderais même pas à Stevenson son avis, je déclarerais l’indépendance de notre communauté, point barre. »
Gonzalez: « Voilà bien un raisonnement de Général, qui semble oublier qu’en cas de combats, des pertes humaines importantes sont à prévoir, et d’après ce dont nous disposons, elles seraient terriennes en quasi-totalité, sur des personnes dont la plus part ne seraient pas responsables, non, pour le moment, notre demande d’indépendance, oui, mais pour les guerres, si Grace Coleman voit juste, un départ s’imposera, nous sommes suffisamment nombreux pour recréer une civilisation n’importe où. » Graham: « Ce n’est pas moi qui dirait le contraire, autant l’espace me manque, tout autant je ne suis pas pour les guerres qui occasionnent de lourdes pertes, tant que Stevenson, ou que quelqu’un dans son genre est au pouvoir, il n’y a pas de problème, on peut tranquillement rester ici, tout en suivant de près ce qui se passe sur Terre, afin d’assurer nos arrières, si un tyran apparaît, on sera prêts, la demande d’indépendance?
Je suis pour, bien sûr. »
Clarke: « Je partage assez l’avis de Graham, et suis partisan de surveiller ce qui se passe sur Terre, en cas de modification importante, de prévoir un départ, profitons du temps indéterminé qui nous reste pour approfondir nos recherches, tant scientifiques que médicales, un allongement Supplémentaire de notre durée de vie serait le bienvenu, surtout si nous devons quitter le système solaire, par ailleurs, améliorer les vaisseaux ne serait pas du luxe. »
Graham: « Oui, parce que trouver rapidement une planète habitable dans un autre système est loin d’être évident. »
Atkins: « Bon, indépendamment du fait que nous soyons tous d’accord sur l’indépendance, pas d’autre suggestion sur les arguments à présenter ?
Bien, alors Forrest et moi, allons nous débrouiller, vous serez tenus au courant des réactions de Stevenson, fin de la séance. »
Le lendemain, Atkins et Forrest contactèrent Stevenson, ce dernier leur demanda un temps de réponse et convoqua deux de ses Ministres, Igor Korovine Ministre des Armées, et Laura Rodriguez, Ministre des Affaires Sociales, ainsi que Natan Menachema 78 ans, Expert en Stratégie.
C’est Korovine qui répondit le premier:
« Non, Monsieur le Président, de mon point de vue, pas question de leur accorder une indépendance, j’irai même jusqu’à dire que parmi eux, il y a des grosses têtes dont on aurait bien besoin en ce moment, nous stagnons, et je suis sûr que certains d’entre eux peuvent avoir des remèdes, tant médicaux que scientifiques, il faudrait au contraire, penser à rapatrier les savants et les chercheurs, les autres non, on peut les laisser. »
Menachema: « Il se trouve, Monsieur le Président, que j’ai étudié cette collectivité de Mars, ils sont très hermétiques, comme s’ils détenaient des secrets qui pourraient nous être utiles, deux amis à moi y sont allés récemment, ils m’ont dit qu’il n’y a plus qu’un seul sous-sol, très confortable pour environ 8000 personnes, comme nous le savons, la monnaie n’y a pas cours, l’un de mes amis, Jeff Logan qui a une parenté là-bas, leur a demandé où ils en étaient au point de vue scientifique et médical, et a voulu visiter leurs vaisseaux, c’est une certaine Anita Torres qui les a reçus et leur a répondu:
« Nous suivons avec grand intérêt vos actualités, si vous vous demandez pourquoi nous ne voulons pas revenir sur Terre, la réponse réside dans un seul mot, accoutumance, ici, nous vivons dans un sous-sol, cela a l’inconvénient relatif d’être un peu uniforme, bien que confortable, mais nous y voyons des avantages plus importants, pas d’intempéries ni de variations de climats, pas besoin d’argent pour bien vivre, et nous nous sentons en parfaite sécurité, cela compense largement, en matière d’avancées scientifiques et médicales, nous stagnons, tout comme vous, nous poursuivons des recherches, mais si brillants soient certains de nos savants, ils sèchent.
Quant à nos vaisseaux, puisque nous n’en avons pas besoin, ils sont dans un lieu assez éloigné d’ici, et il se pourrait qu’ils se dégradent, les visiter ?
Non, croyez-moi, ça ne vaudrait pas le coup.’’
Ils n’ont pu visiter certains lieux, cela me laisse perplexe, avec deux explications possibles, soit cette collectivité a simplement décidé de pourvoir à ses besoins primaires, alimentation et autres, dans lesquels ils sont plutôt bien pourvus, tout en ne tenant pas compte de l’espace, du temps de durée de vie, genre advienne ce que pourra, ce qui irait dans le sens des dires de cette Anita, soit elle aurait menti, et ils seraient plus avancés que nous, et dépositaires de secrets qu’ils veulent conserver, ce qui va dans le sens de leur demande d’indépendance, ils ne se sentent plus terriens, mais martiens, et veulent voler de leurs propres ailes, je ne sais quelle hypothèse est la bonne. »
Korovine: « C’est bien énoncé, pour moi, c’est la seconde hypothèse qui est la bonne, ils ont fait des progrès et ont des secrets qu’ils veulent cacher, cette Anita machin, sûr qu’elle a menti, sur ordre, je suis partisan, Monsieur le Président, d’approfondir cette histoire. »
Stevenson: « Et vous, Laura, qu’en pensez-vous ? »
Rodriguez: « Il m’est difficile d’avoir un avis tranché sur cette question, Monsieur le Président, d’un côté, une communauté de 8000 personnes serait facile à réintégrer ici, des terriens comme nous, mais d’un autre côté, ils se sentent désormais martiens, ils ont pris l’habitude, depuis des décennies de vivre dans un sous-sol dans lequel ils se sentent en sécurité, les avantages énoncés par Anita Torres, que je connais, sont probablement vrais, pour les secrets des avancées éventuelles, je ne sais pas, alors… »
Stevenson: « Bon, on va dissiper les doutes, Korovine, faites envoyer une cinquantaine de vaisseaux sur Mars, les équipages visiteront les lieux, ainsi, nous serons fixés. »
Korovine: « Tout de suite, Monsieur le Président. »
Quelques minutes plus tard, sur Mars:
« Une communication de Monsieur le Ministre des Sciences, Monsieur le Président. »
« Passez-le moi. »
« Oui, Clarke, quelque chose d’urgent ? »
« Je le crains, Monsieur le Président, 50 vaisseaux viennent de décoller de la Terre et se dirigent vers nous, ils seront là dans quelques minutes. »
« Bon, heureusement que nous avons prévu le coup, prévenez Karpov et Lewis, qu’ils fassent masquer la zone des vaisseaux et les laboratoires A2 à A8, ainsi que les secteurs techniques C12 à C18, on a juste le temps !
Pour les vaisseaux, on les pilotera en zone K17, celle des épaves.»
« De suite, Monsieur le Président. »
Forrest à Atkins:
« Ouf ! Monsieur ! Heureusement qu’on a fait une zone d’épaves qui peut faire illusion.
Je vais appeler Anita Torres, afin qu ’elle remette tout le monde au diapason. »
Oui, faites ça, qu‘on utilise les grands haut-parleurs afin de prévenir tout le monde. »
Dans tous les lieux du sous-sol, des cloisons épaisses et amovibles de séparation pouvaient, lorsqu’elles étaient actionnées, faire croire qu’il s’agissait de murs pleins, et tout avait été agencé de telle sorte que l’on pourrait supposer qu’il s’agissait de zones non creusées, mais il ne fallait pas perdre de temps et bien coordonner les opérations, Collins, Karpov, Lewis et Murphy, avaient déjà auparavant fait exécuter ces opérations à titre d’exercice, ils le firent une fois de plus.
Dix minutes plus tard:
« Allo, ici le Commandant Wright, de l’escadrille Corsair, nous recevez-vous, si oui indiquez nous la zone d’atterrissage. »
« Nous vous recevons Commandant, zone BK12, entourée de vert, notre accès est tout près, il vous sera indiqué par un voyant rouge. »
« Over. »
Quelques minutes plus tard, 1500 militaires étaient dans la place, le Commandant fut reçu par Atkins en personne qui lui dit:
« Bonjour Commandant, que nous vaut le plaisir de votre visite ? »
« Je vous reconnais, vous êtes le Président Atkins, alors, Monsieur le Président, nous venons visiter vos installations, sur ordre du Président Stevenson, surtout ne considérez pas cela comme une perquisition, nous venons simplement pour savoir où vous en êtes, et si vous n’avez besoin de rien. »
« J’ai bien compris cela, Commandant, vous pouvez rester tout le temps nécessaire, Collins Karpov, Lewis et Murphy, Mes Ministres, se feront un plaisir de vous accompagner, et vous montreront tous les lieux de notre sous-sol, un bon exercice de marche pour vos hommes, car il y en a pour plusieurs kilomètres. »
« Pas de souci, Monsieur le Président, ils sont entraînés, mais vos Ministres… »
« Ils ne circuleront pas à pieds, vous voyez là-bas, les véhicules avec chauffeur. »
« Et ils peuvent aller partout ? »
« Bien sûr, comme vous le voyez, nos voies sont très larges et lisses, et mènent à tous les lieux, sauf peut-être pour les domiciles individuels pour lesquels il faudra marcher un peu. »
« Les domiciles individuels ne nous intéressent pas, pas plus que les aires de distraction et autres lieux du même genre, nous nous contenterons de votre zone de vaisseaux, et des laboratoires, ainsi que des principales zones de production, j’ai avec moi des experts scientifiques et techniques qui sont en mesure d’apprécier vos installations. »
« Très bien Commandant, alors je vais vous laisser à votre visite, et aux soins de mes Ministres. »
Dès qu’Atkins les quitta pour se rendre à son bureau, il appela Anita Torres:
« Oui, Monsieur le Président. »
« Tout le monde a bien reçu le message ? »
« Oui, Monsieur, tout le monde est au courant et sait quoi répondre. »
« Parfait, alors bonne fin de journée. »
La visite en question prit la fin de la matinée et toute l’après-midi, vers 20 heures, le Commandant Ted Wright se trouva à nouveau en face du Président, ce dernier:
« Alors Commandant, la visite a-t-elle été à votre convenance ?
Si vous le voulez, nous pouvons nous arranger pour que vous diniez ici, vous loger, afin que vous repartiez frais et dispos demain matin. »
« Ce ne sera pas nécessaire, Monsieur le Président, nos vaisseaux feront l’affaire, j’ai vu votre zone d’épaves, c’est triste, il est dommage que vous ayez négligé ces vaisseaux durant ces dernières décennies. »
« Vous avez tout à fait raison, Commandant, mais d’un côté, nous nous sommes axés sur nos besoins primaires et le confort, nos scientifiques vieillissent ainsi que nos ex techniciens qui ne seraient plus capables de les réparer et d’un autre, nous sommes bien ici, et n’avons pas besoin de vaisseaux. »
« Je vois cela, Monsieur le Président, mais c’est quand même dommage, il me reste à prendre congé et à retourner sur Terre, faire un rapport adéquat à mes supérieurs. »
« Et il me reste à vous souhaiter un bon retour, Commandant. »
Le surlendemain, Stevenson avait de nouveau réuni les mêmes personnes, Igor Korovine, Laura Rodriguez et Natan Menachema.
« Alors d’après les rapports que Korovine m’a remis hier, il n’y a rien d’alarmant ?
Pas de vaisseaux extraordinaires ?
Pas de laboratoires secrets ?
Rien d’anormal ? »
Korovine: «Hélas non, Monsieur le Président, c’est le Commandant Wright en personne qui m’a remis ces rapports, 1500 hommes ont visité les lieux, sondé les murs, interrogé des gens qu’ils rencontraient, Wright est digne de confiance, il a servi sous mes ordres durant une dizaine d’années, et avec les experts qui l’accompagnait, nos meilleurs, le moindre bémol, ils l’auraient vu, non, autant leur sous-sol est confortable, avec une système de production d’alimentation qui vaut largement les nôtres, autant ils en sont prisonnier, leur zone d’épaves, c’est triste.
Ils ont tout investi sur leurs besoins primaires et de confort, rien sur le reste, en plus, leurs scientifiques et autres techniciens vieillissent, comme les nôtres, mais ils n’ont pratiquement pas de relève, alors les recherches… » « Oui, et vous Natan, votre avis ? »
« Si je me fie aux rapports, Monsieur le Président, il n’y a effectivement rien d’anormal, et ces rapports me semblent sérieux, s’ils veulent leur indépendance, après tout… »
Rodriguez: « D’après ce que je crois savoir, depuis qu’ils sont là-bas, on n’a jamais vu un vaisseau décoller de Mars durant des décennies, les rapports, d’après une visite de 1500 militaires en plus des experts, semblent ne faire aucun doute, je partage l’avis de Nathan, nous avons nos propres problèmes ici, des gens commencent à manifester dans certains endroits, alors s’ils veulent rester sur Mars, eh bien… » Stevenson: « Bon, alors si je comprends bien, il faut leur accorder leur indépendance ?
On sait enfin que les extraterrestres, ça existe, et qu’ils sont sur une planète voisine ?
C’est d’accord, je vais rappeler Atkins. »
Et tous d’éclater de rire.
C’est ainsi que la communauté de Mars obtint son indépendance, en 2375.
Le Président Stevenson, loin d’être un mauvais bougre, était tout de même passablement indolent, les premières manifestations dont parlait Laura Rodriguez avaient lieu fort loin de Chicago, mais elles auraient dû l’avertir, elles représentaient des signes avant-coureurs de ce qui allait se passer deux décennies plus tard.
Il ne s’en préoccupa pas outre-mesure, et continua à gouverner assez mollement, pensant sans doute que l’immense majorité des gens était satisfaite de leur niveau de vie, à cette époque, il avait 108 ans, et estimait en avoir fait assez, pendant ce temps, quelque part en Europe, parmi des militaires qui faisaient un parcours du combattant, deux fortes têtes, Caslav Kabashi et Zoran Lukic, qui avaient fait de la prison suite à des exactions mineures telles que vols et autres cambriolages, s’étaient vus accorder une seconde chance à condition d’effectuer une période militaire, camarades de cellule et devenus amis, ils se connaissaient bien, mais celui des deux qui commandait était Caslav Kabashi, Zoran Lukic qui, lui aussi, avait un caractère bien trempé n’était toutefois pas aussi fort, il était devenu suiveur, tous deux étaient costauds et pour eux, même avec 30 kilos sur le dos, effectuer des parcours relevait de la simple plaisanterie, ils prenaient même le temps de discuter avant d’arriver, toujours premier et deuxième, à la fin du parcours.
Caslav: « Bon, on va s’en jeter un, il nous reste 6 mois à tirer, je suis d’avis d’aller à l’ancienne Amérique, là où tout est centralisé, on a une place à se faire. »
Zoran: « Tu crois ? »
« Plutôt, oui, tu vois comment qu’on manipule nos camarades ici, qu’en leur faisant un peu peur, on obtient ce qu’on veut ?
Je crois même qu’on aura un bel avenir là-bas, il faut simplement savoir réunir des gens et les diriger, en ce moment, il y a des manifs, donc des gens mécontents, voilà notre terrain de chasse, ce Président Stevenson, à Chicago, c’est un mou, il y a une place à prendre, pas tout de suite bien sûr, attendons notre heure, mais on va y arriver. »
« Je ne suis pas facile à effrayer, mais toi, par moments, tu me fais peur. »
« C’est pour ça que je suis le chef, sans moi, ce serait toi qui commanderait les autres, et il se trouve que j’ai besoin d’un bon lieutenant, tu verras, un jour, on aura tout ce qu’on veut, mais un conseil, ne me trahis jamais. »
« Ca n’a jamais été mon intention. »
« Alors tout baigne, on s’en jette un autre ? »
Des mois, puis des années passèrent, le nombre de mécontents sur Terre augmentait, lentement mais sûrement, pour diverses raisons, les manifestations aussi, certaines voyaient le jour à New-York et à Philadelphie, nos deux fortes têtes étaient dans cette dernière, Caslav et Zoran avaient formé un syndicat qu’ils dirigeaient, plus de soucis financiers, ils devenaient importants, Caslav portait une attention toute particulière à cultiver des relations avec des militaires et des policiers, et il savait arranger les choses quand il le fallait, on était en 2389, ils avaient tous deux 35 ans.
Caslav: « Tu te rappelles, Zoran, ce que je t’avais dit en Europe, on est en train de se faire une place au soleil, mais ce n’est que le début, on doit gérer les mécontents et les gens des services d’ordre, ce sont nos futurs hommes, d’un côté, ce Stevenson me hérisse le poil, mais d’un autre, il travaille pour nous. »
Zoran: « Tu as raison on dirait que tu es voyant, mais je ne comprends pas l’histoire de Stevenson qui travaille pour nous. »
« C’est pourtant simple, mou comme il est, il augmente régulièrement le nombre de mécontents, c’est-à-dire le nombre de péquins que nous utiliserons à nos fins, et maintenant, nous en avons à portée de main, lorsqu’ils étaient à l’autre bout du globe, on ne pouvait pas faire grand-chose, mais maintenant, notre jeu de cartes s’améliore, on va même participer à augmenter le nombre de mécontents, autrement dit aider Stevenson, on va s’adjoindre des gens qui sont ce que nous étions autrefois, des voyous, qui feront les quatre cents coups, faire exploser des objets, même des boutiques, éviter de tuer des gens bien sûr, casser uniquement du matos, faire des pannes de courant à droite et à gauche, tu vois ce genre de truc ? »
« Waow ! C’est carrément génial. »
« J’ai lu pas mal de bouquins ces derniers temps, surtout ceux qui décrivaient comment les tyrans se préparaient à gouverner, il y a des constantes, que nous allons pratiquer, mais à notre manière, bis repetita ne paie pas toujours, il faut savoir innover, surtout avec des époques différentes, nous sommes dans une société plus moderne, soi-disant plus avancée, mais les gens restent des moutons, ça, ça ne change pas, toujours tirer parti des faiblesses. »
« Il va falloir passer du temps à recueillir tous les motifs de mécontentement, les analyser afin de jouer sur les plus forts, non ? »
« On peut toujours voir, mais nous connaissons déjà les principaux motifs, nous vivons dans une société pasteurisée qui plait de moins en moins, elle convient à des gens pépères, mais il y a de plus en plus de jeunes qui veulent autre chose, certains veulent aller dans l’espace, explorer l’univers, d’autres veulent voyager, avoir des aventures, d’autres encore veulent de la liberté, sans trop savoir laquelle… »
« Excuse-moi, mais l’histoire de l’espace, je ne comprend pas trop, nous n’avons pas intérêt à ce que les gens aillent dans l’espace, ni qu’ils aient trop de liberté d’ailleurs, les aventures, bof. »
« Bien sûr, ce sont des motifs qu’il n’est pas question de satisfaire lorsque nous serons en place, mais au départ, il faut hurler avec les loups, il faut se faire mousser pour atteindre le sommet, tu vois mieux ? »
« Ah oui, là, tout est clair, finalement on fera comme les autres, mais à notre manière, des promesses qu’on ne tiendra pas. »
« Tu as tout compris, mais maintenant, il est temps de passer à la vitesse supérieure, nous avons Ed Barnes et Jack Hawkins qui nous mangent dans la main, on va les laisser sur les ordis faire notre pub, pendant que nous allons aller partout, en Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique du sud, nous rapprocher des divers syndicats de mécontents, nous faire connaître, jouer sur le fait que nous sommes sur le même contient, pas très loin du Président pour se faire entendre, notre présence va en impressionner plus d’un, eux aussi feront notre pub, le coup de la traînée de poudre, ça va se répandre, je compte passer trois ou quatre ans sur ce coup pour nous orienter vers la position de force, tout ceux que nous contacterons le seront également par Ed et Jack via les ordis, avec notre projet, nos idées, dans le sens de tous les mécontents, prôner la liberté, il faut que les deux actions, ordis et visites soient conjointes, puis rappels et rappels par les ordis, afin de ne pas nous faire oublier, les gens doivent penser à notre syndicat jour et nuit, on a déjà plus de 12000 affiliés, il faut augmenter ça très vite, ah !
Ajouter certains de nos affiliés dans nos pubs qui sont militaires ou policiers, atteindre ces deux couches est capital, voilà le programme à venir, dès demain on rédige les arguments et le projet à transmettre à Ed et Jack qui vont les passer sur ordis à jet continu, dès la semaine prochaine, on sera en voyage. »
« On pourrait se mettre en rapport avec la presse, voilà un support important. »
Caslav: « Oui, mais c’est trop tôt, ça sera la dernière carte que nous utiliserons après nos voyages, lorsque nous nous serons assurés d’avoir formé un syndicat très puissant, le plus puissant de tous, là, ce sont eux qui viendront vers nous, chaque chose en son temps. »
Pendant ce temps, la communauté de Mars n’était pas restée inactive, d’autres découvertes en médecine et en science avaient été faites, allongement de cinq siècles supplémentaires sur la durée de vie, les occupants du sous-sol pouvaient vivre près de 1000 ans, les coques des vaisseaux avaient été renforcées, des canons dimensionnels redoutables étaient en cours de fabrication, on étudiait l’invisibilité. »
Au cours d’une réunion, Atkins:
« Alors, Mesdames et Messieurs, que vous inspirent les derniers évènements sur Terre ? »
Nelson: « Je suis de plus en plus convaincu que Grace Coleman a vu juste, moi aussi, je sens qu’un coup d’état se prépare, le mécontentement épisodique et périphérique du départ a gagné tous les continents, y compris celui de Stevenson, des syndicats de mécontents apparaissent, les presses en parlent, je ne comprends pas que leur Président laisse passer ça, ses années de règne sont comptées, ça sent la poudre. »
Murphy: « Oui, parce que Stevenson est un mou, il leur faudrait un autre Président, plus à poigne, un militaire par exemple, ou un policier, ça m’écoeure de voir tout ça. »
Scott: « Il n’y a pas que les militaires ou les policiers qui peuvent être des hommes ou des femmes à poigne, mais là n’est pas le plus important, ce qui est préoccupant, c’est qu’un jour ou l’autre, on va les avoir sur le dos. »
Coleman: « Je préfère ne rien dire. »
Atkins: « Au contraire, Grace, si vous dites cela, c’est que vous avez une idée, faites la nous partager. »
Coleman: « Puisque vous insistez, Monsieur le Président, je pense, ou plutôt je sens que dans quelques années, si rien ne se modifie, le coup d’état va venir d’un dirigeant de syndicat. »
Forrest: « Intéressant, qu’est-ce qui vous amène à cette idée ? »
Coleman: « Les syndicats que nous voyons sur leurs presses n’ont rien à voir avec les anciens syndicats qui défendaient les droits des salariés, ceux-ci s’efforcent de recueillir un cumul de mécontentements afin de prendre de l’importance et de se constituer comme une force politique, il suffit de lire certaines pubs pour s’en convaincre, bientôt, il y aura des actions moins honorables encore que les pubs, cela va tourner en émeutes. »
Hernandez: « Si vous le dites, je suis curieuse de voir cela, bien que ça ne me réjouisse pas. »
Karpov: « Heureusement que nous n’avons pas perdu notre temps, avoir travaillé sur les armes et les vaisseaux est une bonne chose qu’il faut poursuivre, Scott a raison, dans peu de temps, on va les avoir sur le dos, et comme il n’est pas question de les tuer… »
Atkins: « Karpov a le mot de la fin, on continue nos travaux, tout en surveillant de près ce qui se passe sur Terre, heureusement que nos connexions sur leurs satellites sont indétectables pour eux, mais il se pourrait que je sois amené à nommer un ou une Ministre des télécommunications, qui serait candidat(e) ? »
Anita Torres: « Cela pourrait m’intéresser, Monsieur le Président. »
Atkins: « En êtes-vous bien sûre ?
Cela ne sera pas de tout repos. »
Torres: « Je sais, Monsieur, mais je suis preneuse si personne d’autre n’est intéressé. »
Après quelques secondes de silence
« Bien alors vous voilà nommée, à vous de jouer pour nous tenir informés. »
« Comptez sur moi, Monsieur le Président, avec Edgar et Greg, on fera une bonne équipe. »
A Philadelphie:
« Bon Zoran, on part après-demain vers l’Europe, tu t’es assuré que les Thunders et les Sharks ont leur programme d’actions pour les six mois à venir? »
« Tout à fait, Caslav, tu sais que je suis allé les voir hier, on a fait une sorte de répétition, ils sont trop contents d’entrer en action.
Je leur ai dit qu’ils seraient payés au résultat, ils m’ont répondu qu’ils l’auraient fait par plaisir. »
« Parfait, alors on ne leur doit rien ?
Je plaisante, on les paiera, et bien, car dès notre premier retour, nous leur confierons d’autres tâches.
Personne d’autre n’est au courant, pas même Ed et Jack, alors rien ne pourra se retourner contre nous, mais je suis tranquille, ce sont des bons. »
Les Thunders et les Sharks étaient des bandes organisées de voyous qui sévissaient à Philadelphie, ils se partageaient le territoire, en quelque sorte pour commettre leurs exactions, telles que brûler des véhicules, des boutiques, créer des accidents, couper des fils électriques, parmi bien d’autres choses, c’étaient des spécialistes.
Trois jours plus tard, Caslav et Zoran étaient à Paris, rencontraient les principaux membres d’un syndicat qui se baptisait « L’homme libre », et qui avait 4500 adhérents, ils firent leur pub, Gérard le Dantec dirigeant principal du syndicat, leur promit de leur faire de la pub et de coopérer avec eux, il en fût de même chez Kraken à Berlin, puis à Londres, à Amsterdam, à Vienne, à Budapest, ils allèrent dans toutes les principales villes de l’ancienne Europe pour rencontrer les dirigeants des principaux syndicats, ils n’avaient pas eu besoin de les connaître tous à l’avance, les pubs locales et les gens des villes leur indiquaient où les trouver, Caslav avait le chic pour les convaincre de coopérer, que la liberté était proche, qu’ils devaient rechercher des affiliés militaires et policiers, pour faire bonne mesure, certains, qui ne l’avaient pas encore fait, trouvèrent l’idée géniale.
Le voyage dura près d‘un an, car ils étaient allés jusqu’à Athènes, Constantinople, Bucarest, pour remonter aux pays baltes, et terminer par Helsinki, Stockholm et Oslo, de retour à Philadelphie, ils apprirent que les Thunders et les Sharks avaient bien travaillé en faisant pas mal de casse sans se faire prendre, paralysé des zones pendant des heures en coupant l’électricité, brûlé des boutiques, des véhicules, parmi bien d’autres choses prévues dans le programme, Slade, le chef des Thunders, et Rick, celui des Sharks, leur remirent des journaux évoquant les évènements, Caslav les rétribua grassement et leur promit d’autres programmes, Ed et Jack leur apprirent qu’ils avaient désormais plus de 35000 adhérents.
Caslav: « Bien, c’est maintenant qu’il va falloir pimenter la sauce, et ne lésinons pas sur les quantités, notre syndicat, « Le Vanguard » devient puissant, remettons des pubs sur nos affiliés militaires et policiers, faisons recontacter régulièrement les syndicats que nous avons visités et les autres, ceux que nous irons voir dans une dizaine de jours en Asie, à Moscou, à Pékin, et dans bien d’autres villes, il y a à faire, si on reste là durant quelques jours, c’est pour voir s’il y eu déjà des réactions en notre faveur en Europe, avec des ordis, on va vite. »
Quelques jours plus tard, dans la communauté de Mars:
Atkins: « De plus en plus inquiétant, les mécontentements se répandent comme une traînée de poudre, les exactions commencent, et Stevenson qui ne réagit toujours pas. »
Murphy: « Pas étonnant, Monsieur le Président, il n’a pas pris la précaution de s’entourer d’assez de militaires et de policiers pour contenir tout ça, il devrait quitter Chicago pour aller en Antarctique s’il veut espérer finir calmement ses jours, avec les manchots, il a une chance. » »
Gonzalez: « Là, vous êtes dur, Général, mais je ne peux pas m’empêcher de rire, malgré l’aspect désastreux de la situation.
Depuis quelques jours, le nom d’un syndicat de Philadelphie apparaît de plus en plus dans les presses, « Le Vanguard », il serait dirigé par un certain Caslav Kabashi et par Zoran Lukic, des drôles de noms, d’où peuvent-ils bien venir ceux-là ? »
Karpov: « A mon avis, ils sont d’origine serbe, un peuple cousin à notre vieille Russie, on dirait que la tête du clou commence à apparaître, avec ce genre de ouistiti, il faut s’attendre au pire. »
Torres: « Il faudrait pouvoir pirater leurs ordis pour en savoir plus sur eux, je vais demander à Edgar et à Greg s’ils peuvent le faire. »
Nelson: « J’ai commencé ma carrière comme informaticien, durant 15 ans, et j’étais plutôt bon, mais là, je doute que ce soit possible, en plus, si ces ostrogoths sont bons en informatique, ils doivent être salement blindés. »
Coleman : « Ces exactions, de plus en plus brutales m’obsèdent, je me demande s’il y a un lien avec des syndicats. »
Forrest: « Là, vous allez peut-être un peu loin. »
Atkins: « Peut-être pas, si ces fameux syndicats ne sont que des organisations à vocation purement politique, il n’est pas exclu qu’ils utilisent des moyens pas toujours très honorables pour augmenter les mécontentements, et arriver à leurs fins, vous et moi avons été politiciens, nous en savons quelque chose. »
Forrest: « Effectivement, Monsieur le Président, vu sous cet angle… »
Graham: « Il nous faudrait des photos de ces deux dirigeants de Philadelphie, je connais quelqu’un qui peut lire sur les visages, cela pourrait nous donner des indications ? »
Torres: « C’est une idée, je vais voir cela avec Edgar et Greg. »
Quelques années passèrent, on était en 2398, le Vanguard de Philadelphie était devenu tellement puissant, avec ses 9 millions d’abonnés, sans parler de la coopération des trois quarts des autres syndicats de la planète, qu’il était devenu un état dans l’état, les bagarres de rues avec dégâts collatéraux étaient tellement courants que la plus part des gens ne sortaient plus, ou très peu, partout sur la planète, c’est à ce moment là que Caslav dit à Zoran:
« Le moment du coup de grâce, ou de l’estocade finale si tu préfères, est venu, il est temps de faire circuler nos idées et nos promesses via tous les moyens de communication pour faire comprendre à tout le monde que notre Président est dépassé, et doit être remplacé, mais par qui, à ton avis ? »
« Par toi, bien sûr, cela ne se pose même pas. »
« Si justement, cela se pose encore tant que nous ne serons pas en place, nous avons plus de deux millions de militaires et policiers parmi nos abonnés, les autres syndicats, sur la planète en ont également des millions, on est dans la phase de la prévision d’un coup d’état bien orchestré, il n’y a pas encore assez d’insécurité ni de dégâts pour le moment, le poulet n’est pas tout à fait cuit, ce qui nous laisse le temps de mettre les pions en place, un peu de patience, Zoran, Stevenson va bientôt nous tomber dans la main, et il sera mûr. »
Sur Mars, Atkins:
« Cela sent de plus en plus mauvais, nous avons obtenu les photos de ces deux dirigeants du Vanguard, qui est devenu l’égal d’un état et qui semble diriger les autres syndicats de la planète, ce Zoran Lucik a un visage plutôt inquiétant, mais ce n’est rien à côté de celui de Caslav Kabashi, d’après les données obtenues par Anita, et les interprétations par la femme que Graham connait, il y a tout lieu de penser que ce Caslav Kabashi projette de renverser le Président Stevenson par un coup d’état, ou par une élection anticipée, on dirait que vous avez vu juste, Grace, cet individu est dangereux, avec lui, les terriens vont passer un mauvais moment qui va durer longtemps, reste à voir ce qu’il tentera vis-à-vis de nous. »
Murphy: « Il est déjà en passe de prendre le pouvoir, qu’est-ce qu’il attend ? »
Nelson: « Il prend ses précautions, c’est un sacré tordu, à mon avis, il utilise tous les moyens de communication pour charger Stevenson, il doit estimer qu’il n’y a pas encore assez d’insécurité dans les villes, il attend patiemment son heure, on a vu ce qu’il a fait ces dernières années, il est méthodique, il doit mettre en place son coup d’état, mais il se pourrait qu’il veuille passer par la grande porte, et obtenir une élection anticipée, on voit les promesses qu’il fait dans ses pubs, et les arguments qu’il avance, tout cela est finement joué, pour moi, les exactions sont en rapport direct avec ce syndicat, comme Grace l’avait pressenti. »
Atkins: « Vous venez d’avoir le mot de la fin, Nelson, il n’y a plus qu’à attendre la suite, mais avec nous, il aura un client trop gros pour lui. »
Quelques mois plus tard, en 2399, Kabashi n’eut pas besoin d’un coup d’état, les mécontentements et les exactions avaient atteint un tel degré que tout le monde demandait une élection anticipée, Stevenson, Korovine, Laura Rodriguez et Nathan Menachema quittèrent Chicago avant même les nouvelles élections, les pubs et les presses avaient fait leur œuvre, à tel point que Caslav Kabashi n’avait aucun concurrent au poste de Président de la planète, c’était beaucoup trop risqué pour qui que ce soit d’autre, il fût élu à l’unanimité, il apprendra quelques jours plus tard que Stevenson avait trouvé la mort dans un étrange accident ne ressortant pas de son fait, que Korovine était parti se réfugier dans l’ancienne Russie, ne connaissant ni Laura Rodriguez, partie en Amérique du Sud, ni Menachema, parti au Moyen-Orient, ces trois dernières personnes purent terminer leur vie à peu près tranquillement, dans des conditions plus ou moins acceptables, Zoran lui parla de Korovine, mais Caslav:
« Je ne m’intéresse pas aux pions, qu’il aille geler dans ses glaces en Sibérie, s’il ne fait pas l’imbécile, je l’oublierai, pour le moment, seul mon discours d’investiture m’intéresse, les choses sérieuses, on les verra à partir de demain, je vais faire attendre les gens deux jours, pour la constitution de mon équipe, pour toi, c’est déjà fait, tu seras mon premier Ministre, pour les autres, j’ai mes idées, et tu as les tiennes, on en discutera demain, l’essentiel est de faire bonne impression dès maintenant, et arrêter les désordres qui ne sont plus nécessaires, voilà mon nouveau Palais, allez, on va au balcon pour donner notre bénédiction à toute la planète. »
Quelques jours plus tard, le Président Caslav Kabashi n’avait pas perdu de temps, il avait commencé par renforcer ses effectifs militaires et de police, pas moins de 2000 personnes gravitaient autour de son Palais, il n’avait pas jugé utile de changer les serviteurs qui étaient compétents quel que soit le gouvernement en place, les désordres avaient cessé dans toutes les villes, le gens se sentaient à nouveau en sécurité et reprenaient leur emploi ou leur activité, Kabashi avait constitué son équipe qui se composait comme suit:
Président: Caslav Kabashi 45 ans.
Premier Ministre: Zoran Lukic 45 ans.
Ministre des Sciences: Emilio Sorran 43 ans
Ministre de la Médecine: Tan Phan Van 44 ans
Ministre de l’Intérieur: Gérard le Dantec 38 ans
Ministre des Constructions: Rik Vretblad 36 ans
Ministre des Affaires Sociales: José Cerrano 43 ans
Ministre de la Défense: Karl Drescher 39 ans
Ministre de la Justice: Sandor Kowacs 34 ans
Ministre du Travail: Sergei Koratchine 40 ans
Ministre du Logement: Angelo Sipriani 38 ans
Ministre de la Culture: Ed Barnes 41 ans
Ministre des télécommunications: Jack Hawkins 38 ans.
Chef Militaire: Mongo Kiwongo 47 ans ex Adjudant passé Général
Chef de la Police: Brahim Tarafah 45 ans ex policier
Zoran: « Ouais, pour le Ministre des sciences, et
celui de la médecine, de la Justice, du travail, et du logement, je ne sais pas s’il sont qualifiés. »
Caslav: « Pas plus que nous, mais peu importe, l’essentiel, c’est que celles et ceux qu’ils commandent le soient, tu sais comme moi que mis à part Ed et Jack, qui ont des postes subalternes, il a fallu qu’on place les dirigeants des plus gros syndicats qui nous ont aidés, de toute façon, ils nous obéiront au doigt et à l’œil, et c’est-ce qui compte.
C’est surtout la police et les militaires qu’il fallait établir, notre dispositif est maintenant au point, prochaine réunion après-demain, avec un ordre du jour assez musclé, pour le moment, on va se faire servir quelques coups à boire, t’as remarqué qu’il y avait du beau monde dans le Palais ? »
« Ouais, tu parles des nénettes, tu as raison, il y a des beaux lots, j’ai idée qu’on va se régaler, mais pour Jack, Ministre des télécommunications, c’est pas un poste subalterne, les infos, c’est important, remarque, lui, en ordis, il est qualifié, Ed à la culture… »
Caslav se mit à rire:
« Tu as raison, on a au moins un qualifié dans nos Ministres, ouais, Ed à la Culture, léger, mais on s’en fout, la culture c’est secondaire, les coups à boire et les nénettes, c’est plus important, pour les premiers, ça va se régler maintenant, pour les secondes, eh bien ce soir, j’ai idée que deux nénettes vont faire des heures sup. »
« Tu m’étonnes, tu as parlé d’un ordre du jour assez musclé. »
« Tu sera branché demain, j’ai quelques idées qui me passent par la tête, et j’aimerais que ça soit réglé rapidement, il y a des choses qu’il ne faut pas laisser traîner, je pense notamment à cette communauté de Mars, va falloir que je jette un œil sur les dossiers, on va bien les trouver ici. »
Le surlendemain matin, Caslav avait réuni son équipe.
« Alors les gars, ça va ? Tout le monde est bien logé ? »
Cerrano: « Oui Chef, j’ai tout un étage sur 500 mètres carrés, avec du personnel plutôt agréable, c’est cool. »
Koratchine: « J’ai un peu moins en surface, mais ça me convient. »
Tous étaient bien logés, Caslav aborda l’ordre du jour.
« Bon, de toute façon, il y a le resto du Palais qui est à votre disposition mais passons au sérieux, premier point, cette fameuse communauté de Mars, Zoran et moi avons trouvés un dossier assez costaud avec une enquête remontant à 2375 dont vous avez tous copie, je vous laisse dix minutes pour la lire, afin de me dire ce que vous en pensez. »
Dix minutes plus tard, le Dantec:
« Ouais, ils ont eu leur indépendance à cette époque, d’après l’enquête ils ne peuvent même pas bouger de Mars, et ne pensent qu’à la bouffe et à leur confort ?
8000 péquins qui sont peut-être 10.000 maintenant ? Pour moi, ils sont sans intérêt. »
Vretblad: « Même avis. »
Sorran : « moi aussi. »
Drescher: « Puisque je vais m’occuper de la défense de la Terre, je vois les choses autrement, pour moi, on ne sait pas ce qu’ils peuvent faire sur Mars, les vieux, qui étaient des grosses têtes, ne sont pas éternels, mais il doit y avoir des jeunes pour assurer la relève, d’accord, l’enquête les déclare inoffensifs, mais Stevenson et ses copains, c’était du léger, je suis partisan d’aller voir de plus près où ils en sont. »
Barnes: « Mais non, mon pote, pour moi, ils sont nuls. »
Kowacs: « On a assez à faire sur Terre, aller nous occuper de péquins qui vivent terrés dans un coin loin d’ici, je n’en vois pas trop l’utilité. »
Aucun avis supplémentaire ayant été émis, Caslav reprit la parole:
« Eh bien moi, non seulement je partage le point de vue de Drescher, mais je vais encore plus loin, d’abord, j’ai un doute sur l’enquête, pourquoi ?
Si j’avais dirigé la collectivité de Mars, avant de demander mon indépendance, sachant qu’il y aurait enquête, j’aurais commencé par faire planquer tout ce qui est compromettant, n’oublions pas qu’il n’y avait que des grosses têtes là-bas, autrement dit les cerveaux les meilleurs, avec un paquet de malins à côté, j’aurais donné un mot d’ordre pour que personne ne révèle rien, sonder des murs ?
Cela ne veut rien dire, avec des panneaux coulissants assez épais, on ne peut rien déceler, 1500 militaires qui ont suivi leur Chef, et qui ont négligé les appartements privés et les lieux de détente ?
Pas sérieux.
Non, pour moi, cette collectivité représente un danger potentiel, si ça se trouve, ils sont plus avancés que nous et nous observent tranquillement en rigolant, des chercheurs scientifiques et médicaux de la plus haute pointure, ça se contente pas de rester confortablement chez soi et de bien bouffer, ces gars là, ils recherchent sans arrêt, et comme les chiens ne font pas des chats, les jeunes doivent être du même calibre, en plus, il se pourrait que sur Mars, il y ait des trucs qu’on ne connait pas ici, non, tout ça n’est pas clair, justement Drescher, c’est toi qui as le bon poste pour régler ça, tu diras à Kiwongo d’expédier une centaine de vaisseaux bien armés sur Mars, et qui auront pour mission de me péter ce sous-sol, qu’il ne reste aucun survivant, c’est clair? »
Drescher: « Limpide, Chef, je vais procéder. »
Caslav: « Bien, autre point, assurer notre domination sur toute la planète, pour ça, il faut répartir un nombre de militaires et de policiers suffisant dans tous les points stratégiques, à commencer par les grandes villes, là encore, Drescher et Le Dantec, vous allez avoir du boulot, Kiwongo et Tarafah, va falloir qu’ils se décarcassent pour mettre en place un dispositif qui nous assurera une parfaite sécurité, pour le moment, on bénéficie de la bienveillance de la populace, mais ça ne durera pas, alors il faut faire vite, c’est clair? »
Le Dantec: « Oui, Chef. »
Drescher: « Je vais m’y mettre de suite, Chef. »
Caslav: « Bien, maintenant, à toi, Sorran, tu es affecté aux sciences et aux recherches, pas question de modifier quoi que ce soit dans les avancées actuelles, on veut être tranquille dans le système, alors les galaxies, on les oublie, ça multiplierait les risques de rencontrer des formes de vie plus avancées que nous qui pourraient nous casser la gueule, donne des ordres en conséquence à tes services, les inventions révolutionnaires, pas pour nous, des recherches pour renforcer des vaisseaux et des armes d’accord, mais pour qu’ils aillent plus vite et plus loin, non, le petit malin qui ferait une trouvaille dans le mauvais sens, tu bloques la découverte que tu me transmets, et fais en sorte que le mec, on en entende plus parler, c’est bon ? »
Sorran: « Sans problème, Chef, je saurai faire le nécessaire. »
« Bon, par contre, toi, Phan Van, il va falloir que tu les pousses, tes chercheurs médicaux, prolonger la durée de vie, ça nous intéresse, et il vaudra mieux pour eux qu’il y ait des résultats, ok ? »
Phan Van: « Je m’en occupe, Chef. »
« Bon, toi, Nimayak, tu étais informaticien avant de diriger un syndicat, je crois ? »
« Oui, Chef. »
« Alors les Finances, tu dois connaître, ça, c’est un poste intéressant, le fric, c’est sacré, plus on en a, mieux on se porte, avant qu’on intervienne, les gens disposaient d’un niveau de vie acceptable, qu’ils sont en train de reprendre, alors tu vas me faire une étude de ce qui se pratique déjà au niveau des impôts et des taxes, bien tout recenser, puis me soumettre un projet de gestion de ces revenus, en prévoyant une petite augmentation, pas trop importante au début, faut pas qu’ils sentent le coup venir, on a besoin de garder une bonne réputation en un premier temps, une fois que tous nos dispositifs seront en place, ce sera une autre histoire, vu ? »
« Oui Chef. »
« Passons aux histoires de logement, Vretblad et Sipriani, vous êtes tous dans des bons apparts, mais dans l’avenir, je préfère vous avoir sous la main, il y a une énorme place d’espaces verts inexploitée autour de mon Palais, de quoi construire une quinzaine de petits Palais tout autour, avec bien sûr, ce qu’il faut pour prévoir une bonne garde, vous allez me présenter un projet de construction que vous ferez réaliser après acceptation, ok ? »
Vretblad et Sipriani, en chœur: « Oui Chef. »
« Bien, pour la population, pour le moment, on ne change rien, passons à la Justice, Kowacs, tu vas me faire fabriquer un nouveau recueil de Lois très clair et simplifié, en partant du principe que:
- Un assassin ou un criminel, en cas de preuve, et quel qu’en soit le motif, hors des cas de légitime défense et de ceux que nous missionnons, sera exécuté.
- Un voleur sera soumis à des travaux obligatoires, dont la durée sera fonction du montant dérobé, toujours si preuves.
- L ’un et l’autre peuvent être défendus par des avocats.
Pour le reste, tu vois avec les spécialistes, qu’il raccourcissent au maximum le maquis de Lois existant, et le rendent clair. »
« Bien Chef. »
« A toi, Koratchine, les codes du travail sont assez clairs, mais il faut simplifier, vois cela avec les spécialistes, surtout, je ne veux pas de chômeurs, la retraite ?
Elle est actuellement à 120 ans, il faut la passer progressivement à 150, sur 10 ans, donc rajouter 3 ans tous les ans, les gens s’ennuient lorsqu’ils ne travaillent plus, là aussi, consulte tes spécialistes pour me faire un projet. »
« Oui Chef. »
« Bien, pour les affaires sociales et pour la culture, Cerrano et Barnes, vous ne changez rien pour le moment.
Pour les télécommunications, il y a des progrès à faire, alors Hawkins !
Tu vas faire équipe avec Sorran pour que nos scientifiques, et autres techniciens trouvent des améliorations dans ce domaine, je veux pouvoir tout contrôler, là aussi, il y aura lieu de me soumettre un projet, en fonction des dernières découvertes, là, Sorran, tu pourras mettre tes chercheurs à contribution. »
« Entendu Patron. »
« Plus Patron, mais Chef maintenant, des commentaires ?
Non ? Alors je clos la séance, exécution! »
Il était temps d’aller déjeuner, Zoran:
« Tu n’as pas parlé des pubs que tu as faites au peuple, notamment des promesses, comment les gérer. »
« Ce n’était pas utile, je leur ai déjà donné pas mal de boulot, il faut s’assurer tout ce qui est technique et stratégique, c’est prioritaire, les laïus au peuple, on bénéficie d’une cote qui durera trois ou quatre mois, ce qui nous laisse le temps de rectifier le tir. »
« Dois-je, moi aussi, t’appeler Chef ? »
Caslav se mit à rire, au même moment, sur Mars, Atkins:
« Ce que nous avons craint est arrivé, ils ont leur dictateur, qu’allons-nous faire ? »
Nelson: « Pour le moment, il n’y a rien à faire, laissons-les venir. »
Ils étaient encore en réunion lorsque:
« Monsieur le Président, une centaine de vaisseaux vient de quitter la Terre et vient dans notre direction !»
« Bien Sam, faites actionner le rayon infrangible mais ne tirez pas, j’ai idée que le dictateur va faire une drôle de tête. »
Effectivement, le lendemain matin, Caslav reçut un rapport des mains de Drescher:
« On s’en doutait toi et moi, canardés pendant trois heures à coup de canons transformateurs et dimensionnels qui n’ont pas pu traverser un rayon ?
Et de leur côté, pas un coup n’a été tiré sur nos vaisseaux ?
Cela veut dire qu’ils nous prennent pour des minables tout juste bons à jouer avec des pistolets à bouchon, je n’apprécie pas, nos scientifiques vont avoir un surcroit de travail, a-t-on étudié ce rayon ? »
« L’étude est en cours, Chef. »
« Bon, tiens moi au courant. »
Sur Mars, Atkins:
« Nous nous attendions à cette réaction, je suppose qu’ils ont pris une empreinte de notre rayon qu’ils sont en train d’étudier…
Nous disposons de 20 vaisseaux confortables et pratiquement indestructibles pouvant recueillir tout le monde, afin d’éviter tout risque futur éventuel, il me semble préférable de quitter Mars, qu’en pensez-vous ? »
Clarke: « C’est aussi mon avis. »
Gonzalez: « Moi aussi, mais pour aller où ? »
Karpov: « Tout dépendra de la vitesse que peuvent atteindre nos propulseurs qu’il faudra tester, en tenant compte de l’autonomie, dans les vaisseaux, nous serons bien installés, ce qui nous permet de voir venir, Clarke peut peut-être donner une réponse? »
Clarke: « D’après mes scientifiques, sous réserve de vérifier l’autonomie, un million de fois la lumière serait possible. »
Karpov: « Ce qui mettrait la M31 à moins de 3 ans ?
Pourquoi pas. »
Padilla: « Reste à voir si ce tyran ne va pas tenter de nous poursuivre. »
Atkins: « Pour le moment, il en est incapable, et je ne pense pas qu’il voudra le faire, d’après ce que nous avons pu décrypter de lui, c’est le genre de type qui veut posséder un domaine, en l’occurrence notre système solaire, et rien d’autre, par ailleurs, il va être occupé à asseoir son emprise pendant pas mal de temps, il a encore 150 ans de vie devant lui ?
C’est court, et puis, nous sommes encore susceptibles de faire des progrès, laissons-donc les terriens à leur destinée, il y a eu un avant-Caslav, il y aura un après, êtes-vous tous d’accord pour un grand départ ? »
Après un accord unanime, Atkins:
« Bon, il nous reste à préparer nos citoyennes et citoyens à ce grand évènement. »
-----***----- _________________ Cicéron c'est Poincaré.
Bébert
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